Le thé pousse en Bretagne ! Et plus précisément sur les bords du Blavet, à l’initiative de Filleule des Fées. Lorsqu’au détour d’une conversation, il m’arrive de dire que je travaille pour des producteurs de thé en Bretagne, je provoque souvent un grand étonnement et quelques yeux s’écarquillent. Vous serez peut-être vous-mêmes surpris en lisant cet article…
Du thé en Bretagne, est-ce possible ?
Comment ? Du thé en Bretagne ? Eh bien oui, il existe du thé français…et résolument breton. Laissez-moi vous parler du projet Filleule des Fées, auquel j’ai la chance de contribuer depuis presque un an maintenant.
L’idée de faire pousser du thé n’est pas venu à Denis et Weizi Mazerolle du jour au lendemain, mais est pourtant le fruit d’un heureux hasard. Tous deux passionnés de thé, ils avaient planté dans leur jardin quelques théiers il y a 18 ans. Les plants furent laissés libres de se développer dans leur petit coin ombragé bordé par le Blavet. Pour le plaisir, ils essaieront d’abord de fabriquer leur propre thé à partir de ces plants, mais s’apercevront surtout que les théiers se plaisent beaucoup sur leur terrain légèrement en pente qui donne sur le fleuve. Rien de réellement étonnant, apprendrai-je plus tard, puisque le théier est un camélia (camelia sinensis) et que la Bretagne est un pays de camélias !
C’est ainsi qu’en 2015, ils prendront la décision de débuter une plantation de thé, à titre expérimental. 7 ans plus tard, la plantation s’est étendue, le public a accès à un magnifique jardin de thé et la marque de thé breton « Filleule des Fées » rencontre un réel succès depuis quelques années déjà !
La récolte de thé a lieu à la main (on ne récolte que les jeunes pousses, voire les 1ères ou 2èmes feuilles, ce qui en fait une entreprise minutieuse) à partir du printemps. Ensuite, le thé est fabriqué sur place à Trébihan, dans l’atelier de production. Il est à noter que pour l’instant, Filleule des Fées ne produit que du thé vert et du thé noir mais que du thé oolong est en expérimentation, en partenariat avec Jakez Hubert de L’Aventure Oolong.
Thé vert, thé noir, thé oolong, quelle différence ?
Pour ceux qui ne connaîtraient pas la différence entre les couleurs des thés, je me permets de faire un petit topo extrêmement simple ici : contrairement à ce que beaucoup de personnes croient (et j’en faisais partie), la couleur du thé ne dépend pas de la feuille ou du plant qui en est à l’origine, mais uniquement du processus de transformation. La différence entre les thés blanc, vert, noir et oolong se trouve dans le degré d’oxydation.
Le thé blanc, également appelé « thé des paresseux » n’est pas du tout oxydé : le bourgeon de thé (en général on récolte le bourgeon et/ou les jeunes pousses) est tout simplement flétri et séché à l’air libre.
Le thé vert, lui non plus, n’est pas oxydé du tout. En revanche, le processus de flétrissement est arrêté par une étape de fixation : par un bref passage au wok à haute température (méthode traditionnelle chinoise), les molécules sont « fixées » et les feuilles restent vertes. Elles sont ensuite roulées puis séchées.
Le thé noir est lui complètement oxydé. Cette étape intervient entre le roulage et la dessiccation. C’est ce qui lui donne son arôme parfois plus fruité qu’un thé vert, qui a tendance a être très végétal (de façon extrêmement caricaturale, car bien entendu, il existe un nombre infini de nuance dans les arômes et les saveurs du thé, ce qui n’est pas l’objet de cet article).
Quant au thé oolong, appelé aussi thé bleu, il est partiellement oxydé, ce qui demande de bien maîtriser cette étape. C’est ce qui en fait aussi l’un des thé les plus difficiles à obtenir.
Afin d’en apprendre plus sur le thé et ses étapes de fabrication du thé, l’équipe de Filleule des Fées propose chaque été des visites guidées du jardin ainsi que des ateliers de fabrication pour réaliser son propre thé. Le calendrier est mis à jour en début d’année, aussi, je vous invite à consulter régulièrement le site et les réseaux sociaux (Instagram / Facebook / Linkedin) si cela vous intéresse.
Un jardin de thé paradisiaque en bord de Blavet
Chaque année, le jardin ouvre ses portes au public à partir de la fin mai, à l’occasion de la Fête du Thé (la journée internationale du thé est fixée au 21 mai, et c’est ce même weekend qu’a lieu cette fête). En travaillant avec ce producteur de thé français, l’un des pionniers dans le secteur, non seulement je peux en apprendre davantage sur la culture et la production du thé (de la graine à la tasse !), mais j’ai l’immense chance de pouvoir de temps en temps me rendre au jardin. Et vous connaissez mon amour pour les jardins, je pense !
Quel bonheur de déambuler entre les rangs de thé en écoutant le vent bruire dans les arbres – quelques arbres remarquables y ont aussi été plantés. Ça et là, de petits panonceaux indiquent à quelle variété de théiers nous avons affaire, et au bout des plantations, trois paisibles bouddhas nous attendent sereinement, l’un lisant, l’autre méditant et le troisième souriant appuyé sur son seau. Cette petite touche zen participe définitivement de l’harmonie naturelle du lieu… un lieu méditatif, idéal pour s’initier au calme et à la sérénité prônée par les cérémonies du thé, lentes et silencieuses.
Jardin de thé de la Filleule des Fées, Trébihan : infos pratiques
Comment s’y rendre ?
Il est plus simple de se rendre au jardin de thé en voiture ou, si vous êtes cycliste ou bon marcheur et séjournez en bord de Blavet, vous pouvez longer le chemin de halage jusqu’à l’écluse de Trébihan jusqu’à l’entrée du jardin.
Adresse du jardin de thé
Ecluse de Trébihan
56440 Languidic
Activités autour du thé
Chaque année, la saison s’ouvre avec la Fête du Thé, un weekend d’accueil au jardin. Puis deux grands types d’activités sont proposées pendant l’été : « Promenons-nous dans le thé » (une promenade avec dégustation pour visiter et s’initier au thé) et « Faites votre propre thé » (un atelier ludique pour apprendre à fabriquer du thé, à l’issue duquel vous repartez avec votre sachet de thé vert).
Pour plus d’informations
Je vous invite à suivre Filleule des Fées sur le site internet et ses réseaux sociaux (Instagram / Facebook / Linkedin) pour être tenu au courant des actualités (et c’est à moi que vous parlerez, ce faisant !)
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